Découvrez comment réaliser un Bilan Carbone en entreprise en 2025 et adopter une stratégie bas-carbone efficace.
La lutte contre le changement climatique n’est plus une question de choix, mais un enjeu stratégique et réglementaire pour les entreprises. En France et en Europe, les réglementations s’intensifient pour inciter les entreprises à réduire leur impact environnemental et adopter des pratiques plus durables.
Parmi les outils clés de cette transition écologique, le Bilan Carbone s’impose comme un passage incontournable. Il permet d’évaluer avec précision les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entreprise et d’identifier des leviers d’action concrets pour les réduire.
Un Bilan Carbone bien mené ne se limite pas à une obligation administrative : il devient un levier de compétitivité permettant d’améliorer la performance énergétique, de maîtriser les coûts et de répondre aux attentes croissantes des clients, partenaires et investisseurs.
Le Bilan Carbone est une méthode de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise, développée par l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie). Il repose sur l’analyse des émissions générées par l’ensemble des activités d’une organisation, en distinguant trois périmètres appelés scopes.
Le scope 1 regroupe les émissions directes liées aux combustibles fossiles, comme l’exploitation d’installations, les véhicules de l’entreprise ou les processus industriels. Le scope 2 concerne les émissions indirectes liées à la production d’énergie consommée par l’entreprise, telles que l’électricité, le chauffage ou la climatisation. Enfin, le scope 3 inclut les émissions indirectes élargies, englobant les chaînes d’approvisionnement, la distribution, les déplacements professionnels et le cycle de vie des produits et services.
Si les scopes 1 et 2 sont relativement simples à mesurer, le scope 3 représente souvent la majorité des émissions pour de nombreuses entreprises. Il est donc essentiel d’intégrer toute la chaîne de valeur dans l’analyse.
En France, certaines entreprises sont obligées de réaliser un Bilan GES tous les quatre ans. Cette obligation concerne les entreprises de plus de 500 salariés en métropole, celles de plus de 250 salariés en outre-mer, les collectivités de plus de 50 000 habitants ainsi que les établissements publics et organisations de plus de 250 agents.
Cependant, cette obligation ne couvre qu’une partie du tissu économique. Les PME, startups et ETI ne sont pas encore soumises à une contrainte légale, mais anticiper cette démarche devient un avantage concurrentiel majeur. Face à l’évolution des réglementations européennes, notamment la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), qui impose un reporting extra-financier à de nombreuses entreprises dès 2025, il devient stratégique de mesurer son empreinte carbone avant d’y être contraint.
Le dioxyde de carbone (CO₂) est le principal gaz à effet de serre, mais d’autres gaz jouent un rôle majeur dans le réchauffement climatique. Le méthane (CH₄) provient principalement de l’élevage, des déchets organiques et de l’exploitation pétrolière et gazière. Le protoxyde d’azote (N₂O) est issu de l’agriculture, de procédés chimiques et de la gestion des eaux usées. Les hydrofluorocarbures (HFC) sont utilisés dans les fluides frigorigènes pour la climatisation et la réfrigération. Les perfluorocarbures (PFC) sont employés dans l’électronique, l’aluminium et les solvants industriels. Enfin, l’hexafluorure de soufre (SF₆) est présent dans les équipements électriques et les isolants industriels.
Deux méthodes sont principalement utilisées pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre. La première repose sur des facteurs d’émission physiques, où chaque activité est analysée à partir de données précises comme la consommation de carburant ou la quantité d’électricité utilisée. La formule de calcul est alors basée sur la multiplication de la quantité consommée par un facteur d’émission physique correspondant.
La seconde méthode repose sur des facteurs d’émission monétaires. Elle est utilisée lorsque les données physiques ne sont pas disponibles et repose sur une estimation basée sur les dépenses financières et les coefficients d’émission associés. Dans ce cas, les émissions sont calculées en multipliant le montant dépensé par un facteur d’émission monétaire.
L’ADEME fournit des bases de données d’émissions permettant aux entreprises d’appliquer ces méthodes et d’obtenir des résultats fiables.
Réaliser un Bilan Carbone permet avant tout de réduire son impact environnemental. Comprendre et mesurer ses émissions est une étape essentielle pour mettre en place une stratégie bas-carbone efficace et contribuer aux objectifs de neutralité carbone.
Le Bilan Carbone est aussi un levier de compétitivité. Les clients, partenaires et investisseurs privilégient de plus en plus les entreprises engagées dans la transition écologique. Il devient un atout différenciant sur le marché, en plus de permettre une optimisation des coûts. Réduire ses consommations énergétiques et ses déchets génère des économies substantielles, tout en améliorant l’efficacité opérationnelle.
L’anticipation des obligations réglementaires est un autre facteur clé. Avec le renforcement des normes environnementales, mieux vaut être en avance que subir une mise en conformité dans l’urgence. De plus, un Bilan Carbone peut ouvrir la porte à des aides et financements pour accompagner la transition écologique des entreprises.
Pour réaliser un Bilan Carbone efficace, il est important de suivre plusieurs étapes. La première consiste à définir le périmètre d’analyse en identifiant les scopes 1, 2 et 3. Ensuite, il est nécessaire de collecter les données sur la consommation énergétique, les achats, les transports et les autres facteurs influençant les émissions.
Une fois ces données recueillies, elles sont exploitées pour calculer les émissions de gaz à effet de serre à l’aide des bases de l’ADEME. Cette analyse permet d’élaborer un plan de réduction des GES, incluant des actions concrètes comme l’adoption d’énergies renouvelables, l’éco-conception de produits ou l’optimisation de la mobilité professionnelle.
Enfin, la mise en place d’un suivi régulier et la communication des progrès sont des éléments clés pour garantir l’efficacité de la démarche et maximiser son impact.
Le Bilan Carbone n’est pas une fin en soi, mais un point de départ pour une réduction continue des émissions et une transition vers un modèle plus durable. Les entreprises qui prennent les devants aujourd’hui seront mieux préparées aux exigences de demain.